3- De Moissac à Saint-Jean-Pied-de-Port (première partie)


 

Mardi 10 Avril 2007

                      Ca y est c'est le départ pour la troisième partie de notre périple, il est 5heures du matin lorsque je retrouve Annie en gare de Voiron! Plus que 20 minutes! Les ennuis commencent tôt hélas, au premier contrôle de billets Annie n'a pas sa carte senior qui doit accompagner son billet, le controleur affirme qu'il faut verbaliser, nous discutons pour le principe, le controleur se laisse attendrir et finalement Annie ne reglera que 25 % du prix de son billet en supplément, mais il faudra fait fissa en gare de Lyon, pas question de prendre le TGV sans la carte sénior, sinon forte amende à la clef, munies de tous ces bons conseils de notre magnanime contrôleur, nous régularisons la situation dès notre arrivée en gare de Lyon! St Jacques doit déjà veiller sur nous il n'y a pas foule et le problème est vite réglé, merci l'informatique, le duplicata est disponible immédiatement! Notre voyage se poursuit sans encombre jusque Moissac. En gare de Toulouse ,nous rencontrons un pèlerin allemand qui se rend à Moissac, l'accueil du Carmel est complet, nous n'avons pas réservé!  De toute façon nous arrivons très tôt à Moissac, et décidons de nous avancer dans notre voyage. Nous irons pour ce soir jusque Malause, en fait 2km500 en dehors de chemin au gîte du Grenier du Levant.

Moissac-Malause(Bouillant) 13km500

            

                     Nous démarrons le long du canal, mais très vite le doute s'insinue, pas de balisage. Heureusement la capitainerie est là pour nous renseigner. C'est le mauvais sens évidemment. Les bords du canal sont entièrement bitumés, dommage! Il fait chaud, nous assistons au passage de deux péniches dans la première écluse.

C'est long cette grande ligne droite le long du canal et un peu monotone! Il est 18 h lorsque nous arrivons au Grenier du Levant, nous sommes accueillis par le propriétaire qui nous propose aimablement un rafraîchissement. Il y a là quatre suisses, trois femmes qui voyagent ensemble et un monsieur, la conversation tourne vite court, ces suisses là ont vraiment hermétiques, pourtant pas de barrière de langue ils maitisent parfaitement le français. Nous n'avons qu'une envie, une douche et notre chambre, nous n'avons pas pris la demie-pension, notre hôte nous propose de partager tout de même la table commune. Un délicieux apéritif maison nous est gentiment offert par Annie, notre hôtesse. L'atmosphère semble se détendre un peu, mais hélas Pierre, suisse et baryton de son état monopolise bien vite l'attention, au grand plaisir de ces dames, qui se pâment! Un grand débat sur les musiciens classiques préférés de notre quidam et les spectacles qui se déroulent en suisse sont au progamme , nous faisons grises mines nous sommes trois en bout de table à ne plus piper mot! Nous apprenons tout sur la vie de Pierre, ses amours, ses emmerdes avec son plus proche voisin devenu depuis son meilleur ami, il prône avec aisance qu'il faut favoriser le dialogue... Il va même jusqu'à pousser la chansonette en plein milieu du repas, il faut qu'il chauffe sa voix matin et soir, jeudi soir il chante à Lectoure et ses groupies seront au rendez-vous, pas nous! Quelle mémorable soirée, en plus il gèle dans le gîte, le chauffage est en congé! La douche est rapide! Heureusement nous sommes seules dans notre chambre.

Mercredi 13 Avril . Malause-Miradoux 22 km

                      Dès 5 heures du matin nous plions notre paquetage,un bon petit déjeûner et en route, il est 6h 50 le jour se lève à peine. Il fait clair et doux ce matin. Nous avons prévu de nous arréter chez Thérèse à Miradoux, mais nous y serons peut-être de bonne heure.

               

 Nous arivons très rapidement à Auvillar et son incontournable halle ronde. Un bien joli village tout endormi! A 11h30 nous sommes à Saint-Antoine, un petit restaurant sympathique,il ne sert qu'à midi, un tout petit de village.

            

                     Un groupe d'allemand attend lui aussi l'ouverture du restaurant . Un groupe de pèlerin ou de randonneur mené tambour battant par une main de fer s'arrête: « Dix minutes de pause on mange dans une heure! » L'impression de les voir au garde à vous, pourtant pas des militaires , mais des retraités comme nous, pas un salut, pas un regard. Après un délicieux repas nous sommes d'attaque. Nous apercevons devant nous, notre baryton suisse, malgré l'état lamentable de ses pieds il avance à grandes en jambées. Nous nous gardons bien de le rattrapper et le laissons nous distancer sans problème. Sur cette portion de chemin c'est bien aménagé le chemin longe la route mais c'est bien aménagé et dans quelques années les jeunes arbres qui le borde feront de la belle ombre pour le pèlerin. Si nous sommes chez Thérése trop tôt nous nous arrêterons juste pour boire un pot et nous irons jusque Castet-Arouet. Mais c'est sans compter Thérèse, elle est sur le pas de la porte et nous attend, un chaleureux «  bonjour les filles, venez vite vous rafraîchir et je vous installe! » Nous sommes coincées, tant pis c'est tellement gentil, nous retrouvons les 5 allemands de st Antoine, trois d'entre eux parlent très bien le français. Il y a du vent et du soleil, des conditions idéales pour une première lessive! Un peu de tourisme dans ce joli village. A l'église une pensée émue pour notre amie Madeleine, compagne de notre première aventure sur le chemin qui vient de perdre son frère. Nous avons appris la triste nouvelle sur le chemin hier. Le groupe d'allemand se recueille dans une petite chapelle dans l'eglise et un chant magnifique s'élève, ils ont de très belles voix, c'est très émouvant. Quelle soirée et quel délicieux repas Thérèse est au comble du bonheur et ça se voit, les pèlerins c'est sa famille et elle nous reçoit comme telle! Nous na'vons pas commencé le repas sans la traditionnelle chanson, ultreïa! Nous sommes heureuses de faire découvrir la chartreuse à nos compagnons d'un soir. Ils s'arrêtent à Lectoure. On se couche un peu tard mais tant pis, ça vaut le coup.

                    

                  Jeudi 12 Avril 2007.Miradoux-La Romieu 34km 

              Nous nous levons à cinq heure ce matin, nous essayons de ne pas faire de bruit pour ne pas réveiller Thérèse, mais c'est peine perdue dès que nous passons la porte de la chambre,elle se lève. Pas question pour elle de nous laisser dejeûner et partir seules. Le petit-déjeûner dure une bonne heure, et Thérèse nous accompagne sur le pas de la porte il fait à peine jour, elle se met pieds nus et nous chante Ultreïa!Il fait doux ce matin, et en moins d'une heure nous sommes à Castet-Arouet. Pas de pèlerins à cette heure matinale !

                     

Une étape agréable, pas trop de bitume, des champs de petits-pois, de carottes, de pommes de terre, une région maraîchère, et quelques champs de blé à peine sorti de terre. C'est le printemps et c'est fleuri et coloré! Tout est très vert, il pleut depuis plus de deux mois dans la région. Il est 11 heures lorsque nous arrivons à Lectoure, une petite pause sur un banc devant le cimetière et au soleil, nous croisons notre premier pèlerin de la journée, un vététiste haut-savoyard, parti de chez lui le 28 mars il porte tout ce qu'il faut sur lui pour être autonome. Il a un budget de 600 euros, pas de gite, pas de demie-pension, il loge de temps en temps chez l'habitant ou dans les granges quand on le lui propose. C'est un montagnard, il est habitué à la vie dure.Il partage avec plaisir notre café et nos biscuit. Et le voilà parti! 

 Lectoure, le temps de faire les courses de midi, nous ne nous attardons pas. Vers 13 heures la pause de midi, dans un champ, c'est encore humide! Notre vététiste passe sur la route et nous salue de loin, ultreïa, nous ne le reverons pas! L'après-midi, c'est toujours plus difficile, les kilomètres semblent plus longs! Enfin nous sommes à la chapelle d'Abrin plus que 4km 800, une dernière pause, il faut quitter les chaussures les pieds chauffent! Il est 16 heures et l'office de tourisme ferme à 18h! On met un bon coup de collier et à 17h30 nous franchissons les portes de l'OT, le village est joli, mais nous sommes trop crevées pour faire du tourisme, le gîte communal est pas top, des travaux de rénovation avaient commencé mais il va fermr et tout est resté en l'état, les premiers lits sont dans la même pièce que la salle commune seulement separés par de ridaux, ils sont tous pris! Dans l'autre pièce, un grand dortoir, des lits très sérrés, même pas un tabouret en guise de table de nuit,! L'avantage c'est que nous ne sommes que quatre dans ce dortoir. L'accueil est un peu froid au début! Il y a un couple de parisien d'un certain âge. Deux soeurs et une jeune adolescente qui ont pris possession des lieux, et une dame seule, Christiane de la région de Figeac, qui fait le chemin jusque st jean pied de port. Au moment du repas l'atmosphère se détend un peu,la jeune fille a fait des crèpes et en propose à tout le monde. Nous sommes au lit très tôt, comme d'habitude, notre paquetage est prêt dans la salle commune pour ne géner personne demain matin.

        Vendredi 13 Avril 2007

La romieu-Lasserre-de-haut 28 km

                           Nous sommes levées à 6 heures, petit déjeuner pris à la lampe de poche, les lampes éclairent le premier dortoir. Surprise, ce matin il bruine et nous enfilons nos capes.

                 

Un point d'eau à la chapelle Sainte Germaine, mais nous avons notre compte en flotte. Vraiment pas un temps à mettre un pèlerin dehors. Nous sommes vites humides, les chemins sont de plus en plus boueux, c'est de la glaize, ça colle et c'est lourd. Dommage, tout est plus beau sous le soleil là c'est un peu triste. Nous retrouvons les parisiens à la sortie de Condom, la dame voyage le nez collé sur sa carte et ne fait confiance à personne! Ravitaillement à Condom, une bonne rotisserie, au moins s'il ne fait pas beau, nous mangerons de bonnes choses! Il fait toujours aussi humide et Annie n'hésite pas à frapper dans une ferme pour leur demander si on peut utiliser leur hangar.

                                  

Avec leur accord nous nous installons sur les machines agricoles et nous retrouvons les parisiens, ils ont eu la même idée que nous.   Puis nous repartons, le temps ne s'amèliore pas, je m'éloigne dans un petit coin tranquille pour soulager un besoin naturel et nous nous apercevons ensuite qu'il y avait un voyeur pervers et cochon qui  épiait derrière un arbre. Nous ne trainons pas dans le coin!  Les derniers kilomètres jusque Lasserre sont pénibles, nous avons choisi le gîte au hasard dans le miam miam dodo. Le gîte n'est pas visible, nous sommes un peu inquiètes, il y a 5 km jusque Montréal du Gers si nous ne le trouvons pas et nous sommes épuisées. Nous arrivons en vue d'une superbe batisse, on se croirait chez un antiquaire,nous avisons une petite pancarte, soupe sandwich, boissons fraîches.

Nous risquons un oeil et nous decidons de frapper à la porte, nous sommes accueillies par Joelle, la propriétaire des lieux, c'est bien notre gîte, après la rusticité de La Romieu, quel contraste!  Joelle est très sympathique et très fière de sa maison, elle nous accueille chez elle! Nous acceptons très volontiers le thé qu'elle nous propose gentiment! Nous avons droit à la visite complête des lieux, il y a un dortoir de 10 lits, que des lis anciens de tous les styles, et deux chambres d'hôtes. Le seul problème c'est que les douches du dortoir sont dans les chambres, mais ce soir nous sommes tranquilles, il n'y a que nous, sa fille, un jeune homme qui lui donne un coup de main et elle attend des amis qui ne dormiront pas dans cette partie de la maison. Nous pouvons faire une lessive et secher le linge, on en a besoin. Joelle nous fait un beau feau de cheminée qu'elle attise à l'aide du bouffadou. Nous prendrons le repas tous ensembles dans une superbe salle à manger, et les couverts sont en argent! Un décor tout droit sorti de Maison&Jardins! Les objets rares et précieux cotoient des objets plus rustiques. Le repas est aussi excellent et copieux, Joelle ne lésine pas! Nous acceptons volontiers la tisane en fin de repas! Puis au lit, une bonne nuit en perspective!

                        

                          Samedi 14 Avril 2007.

Lasserre-de Haut- Eauze 24km

                     A 7 heure du matin, nous prenons le petit déjeuner avec Joelle qui a tout préparé. Une petite surprise au moment de régler la note, la demie-pension + sèche-linge et lave- linge, normal mais nous avons la surprise de voir notre thé et la tisane comptée en supplément! Nous nous mettons en route avec une pluie fine et le brouilard. Nous sommes rapidement à Montréal du Gers, c'est calme, pas âme qui vive. De la boue, toujours de la boue, on a de la chance, la semaine derniere il pleuvait à seau!

                    

Une pause sous le porche à l'entrée du cimetière de Lamothe, décidément, les cimetières nous sont bien utiles! Les parisiens nous doublent, ils ont dormis à Montréal, l'étape est monotone, des champs, de la boue, le soleil nos manque pour nous faire voir la vie en rose! Et les chaussures pèsent des tonnes! En plus les miennes sont nases, plus de gommes bravo les trezeta, elles n'ont que 6 mois, mes décathlon ont duré 3 ans ! Une grande ligne droite le long de l'ancienne voie de chemin de fer, 7 kilomètres de plat et plus de boue, nous immortalisons l'ancienne gare de Bretagne d'Armagnac, très joliment transformée en maison d'habitation.

Enfin Eauze, il est 13h30 et l'office de tourisme n'est pas ouvert! Un cafetier nous accoste et nous propose de venir nous réchauffer dans son bar, il y a une cheminée, un chocolat et une galette du pèlerin nous n'avons pas mangé à midi! Il y a Claudie de Pau, elle termine à Eauze, et nous présente Edith, une Autrichienne qui va jusque St Jean Pied De Port. Elle fait beaucoup d'effort pour parler notre langue, elle sera avec nous au gîte! A 14h nous retrouvons Christiane, elle est arrivée de bonne heure, elle a pris la route, tout comme les parisiens pour éviter la boue!  Elle est déjà installée au gîte et nous ouvre les portes. Nous nous installons avec Edith dans la même chambre qu'elle. Puis l'O.T pour régulariser la situation! Et surprise, nous retrouvons Pierre le baryton suisse, il fait tout une histoire parce que l'hôtel qu'il a choisi est complet et l'autre est trop cher! Quand il nous aperçoit, il nous saute dessus comme si nos étions de vieux potes!  Il veut savoir si nous sommes au gîte, s'il y a de la place dans notre chambre, s'il y a des ronfleurs, si la fenêtre donne sur la rue. Des détails que nous ne connaissons pas et qui nous indiffèrent complêtement.   Le gîte est complet et notre baryton, s'installe dans notre chambre, il rest un lit. Pour nous c'est une douche rapide, et nous fuyons le gîte, enfin Pierre!! Mais Pierre est déjà en train d'entreprendre Edith et Christiane! Nous nous connaissons l'histoire! Nous rencontons aussi huguette et ginette qui vient de Normandie, l'ambiance au repas est sympa, il faut se serrer, y a pas de place pour tout le monde. Pierre ne se montre pas il y a trop de monde! Pierre n'a pas de chance Edith a ronflé une bonne partie de la nuit, moi j'ai pris un cachet pour dormir et j'y suis aussi allée de ma petite musique! Dès 5h30 nous nous levons, toutes nos affaires sont dans la salle commune, on peut se préparer sans bruit. A 6h christiane nous rejoint pour faire un bout de chemin avec nous si nous sommes d'accord, pas de problème.

Dimanche 15 Avril 2007.Eauze-Arblade le haut 25 km


                        
 Nous cheminons ensembles jusque Manciet, toujours de la boue, Christiane chute et décide de quitter le chemin et de prendre la route! Nous retrouvons tous nos pèlerins à Manciet, Edith , Pierre, les parisiens qui nous demande si nous n'avons pas laisser un cape à Eauze, oui, c'est la mienne mais pas de soucis, Huguette et Ginette l'ont récupéréet me l'amène ce soir à l'Arbladoise ou nous devons nous retrouver pour la nuit. On ne perd pas grand chose sur le chemin!

                    

Les arènes de Manciet sont prêtes il y a féria aujourd'hui! Nous repartons, tant pis pour la boue, nous gardons le GR65!

 Le soleil arrive en même temps que nous à la petite église de l'hôpital, ça fait tout de suite du bien, ça regonfle le moral des troupes! Avant d'atteindre Nogaro nous sommes rejointes par Edith, huguette, et ginette, nous finirons la route ensemble!

Nous avons décidé de raccourcir l'étape de demain. L'Arbladoise est une gîte récent, ses propriétaires sont sympatiques mais nous voulions dormir en gîte c'était soit-disant complet donc on a pris une chambre de quatre personnes en demie-pension. Nous partagerons la chambre avec huguette et Ginette. Edith a pris une chambre seule c'est dimanche et elle veut le grand luxe ce soir. Un bon repas dans un cadre très « classe ». Mais peut-être un peu juste pour de solides appétits, heureusement nous sommes une majorité de femme, il y a Pierre, un couple de dunkerque , une infirmière psy et son mari prof en retraitequi vont jusque Roncevaux! Une petite frayeur pour Huguete et Ginette leurs bagages ne sont pas là! Ils sont restés à Eauze! Heureusement nos hôtes se chargent de tout!

                 

Demain comme nous sommes les premières à nous lever notre petit déjeuner sera prêt dans le gîte! Annie tourne une bonne partie de la nuit, Ginette nous avait prévenu, elle ronfle, et c'est pas peu dire, insupportable pour Annie qui se réfugie dans le canapé du corridor!  Moi, je commence à m'habituer à tout et je me suis rendormie chaque fois! A 5h nous sommes debout, nos sacs sont dehors et nous nous rendons au gîte pour prendre le petit-dejeuner  et attendre le jour! Surprise le gîte est vide, on aurait été bien ici, nous ne verrons pas nos hôtes donc nous ne nous plaindrons pas! Mais attention les gîtes privés sur le chemin!

         lundi 16 avril 2007    L'Arblade-Aire/Adour 27 km

                                Il fait sombre et nous ne partons pas avant 7 heures, On sent la pluie qui n'est pas loin. Encore une étape dans la boue et à part l'église de Lanne-soubiran nous ne croisons pas grand-chose! Sur cette portion de chemin de petis accueils sont réservés au pèlerins, deux pèlerins sont d'ailleurs assis sur un petit banc avec table et chaise, s'il avait fait meilleur nous nous serions arrêter, Edith qui nous a rejoint s'arrête, les deux messieurs parlent allemands, une aubaine pour Edith!

               

 Un peu plus loin dans les bois une cabane très bien aménagée, nous avons une petite pensée pour notre pèlerin vététiste, il a du apprécier, on pourrait même y dormir avec un bon duvet! Merci Jean-Michel, le bon ange du chemin. Encore une grande ligne droite interminable, puis l'entrée en ville le long de la nationale. Un petit tampon à la cathédrale st jean-Baptiste. Puis le gîte chez Jean-Michel, c'est sa soeur qui nous accueille! C'est lundi, tout est fermé, nous nous retrouvons tous à Aire/adour et nous nous retrouverons au restaurant, Edith n'a pas eu de place et loge à l'hôtel de la paix. Nous mangeons tous ensembles au restaurant! A notre table, Edith, Huguette, Ginette, Christiane, Rainer l'autrichien et son ami Jean-Pierre le picard. Une soirée très réussie, un repas copieux et délicieux. Après le repas nous retrouvons Jean-Michel au gîte, Pierre n'est pas venu et il n'a pas decommandé, pas étonnant de sa part! Une arrivante tardive , Monique de Vienne, Isère, pas loin de chez nous! Jean-Michel est passionnant et passionné, il a tout fabriqué lui même dans le gîte, une étape à ne pas manquer! Nous faisons nos adieux à Ginette et Huguette qui s'arrêtent ici. Dans notre chambre comme partout dans le gîte des phrases de pèlerins sur les murs: « Si le monde était à l'image de cette maison, ce serait le paradis »

                      


Mardi 17 Avril 2007

Aire/Adour-Sensaq (Ferme de Marsan) 24km

                 

                           Un départ plus tardif ce matin, il faut qu'on trouve un peu de nourriture pour midi, nos réserves sont à sec, nous ne trouvons qu'un primeur, ça fera l'affaire! Comme tous les matins il y a du brouillard et le fond de l'air est frais. Quand on pense qu'à Paris et à Grenoble, c'est la canicule depuis notre départ! Ca grimpe pour sortir de la ville, puis nous longeons un plan d'eau qui aurait surement été beau sous le soleil mais là , le petit chemin est presque inondé et c'est plutôt sinistre, heureusement nous montons dans les bois. S'il pleuvait ce serait surement impraticable! De grandes lignes droites , des champs, des forêts mais en bordure de route. A 10h30 un petit détour par l'église de Latrille,il fait froid et il bruine encore, heureusement il y a un abri pèlerin ouvert, c'est sympa et on peut prendre notre petit café à l'abri! A midi nous sommes en vue de Miramont et presque arrivée au bout de notre étape, nous lorgnons un abri à bois au bout d'un champ, il n'y a rien d'autre, on y va de l'herbe mouillée jusque mi-cuisse, mais on sera au sec pour manger. Miramont, nous ne passerons pas à l'épicerie, fermée jusque 17 heures. Pas de bar! Nous quittons le GR pour nous rendre à la Ferme de Marsan,c'est hors chemin , mais ça ne rallonge pas l'étape de demain. Les trois kilomètres sont très vite parcourus.

Nous arrivons trop tôt, le propriétaire vient nous saluer et s'excuse le ménage n'est pas fait, ils ont tués des canards ce matin et sont en retard. Nous prenons notre mal en patience, vers 15h la femme de ménage, c'est la soeur de la propriétaire, nous pouvons nous installer, nous doucher,il y a des poèles à pétrole au rez de chaussée, et dans les dortoirs, c'est impec nous sommes seules, le couple de dunkerque est dans une chambre d'hôtes, ils n'ont apparement pas eu le choix, la dame n'est pas très contente! C'est la loi du marché sur le chemin! Il nous faudra attendre 18h30 pour rencontrer notre hôtesse, elle ouvre sa boutique! Nous nous consolons avec des produits d'excellente qualité, à défaut de chaleur humaine! Le dépannage épicerie est plus que correct. Les haricots au confit de canard sont un délice.                         
Mercredi 18 Avril 2007. Sensaq- Uzan 24 km (30km)

                 Départ 7h20 ce matin, il fait gris mais le temps est sec et on dirait que l'air est plus doux. Comme nous l'a conseillé le propriétaire,nous gardons le route jusque Pimbo, en effet le chemin est impraticable. En un temps record nous sommes à Pimbo. L'imposante bastide s'élève devant nous. C'est surprenant dans un si petit village.

Tout le monde dort encore! Nous nous engageons sur le GR avec un léger doute, je ne retrouve pas les repères du livre. Nous nous entêtons malgré les signes probants de notre erreur. Toutes les empreintes vont dans l'autre sens. C'est gagné, nous sommes parties dans le mauvais sens. Et c'est la gadoue complête, Annie en profite pour s'offrir un bain de boue gratuit, heureusement ce matin nous avons le moral et la forme.

          

                     A 3 Km à l'nvers, nous rencontrons Monique qui vient de quitter la route et s'engage sur le chemin, elle a dormi à Miramont avec Edith et Christiane, elles avaient réservées à la ferme de Marsant mais n'ont pas eu le courage d'aller jusque là ,forte de notre expérience, Monique rebrousse chemin et nous nous retrouvons presque à notre point de départ. Voilà comment une étape moyenne devient une grande étape. Mais depuis le debut on a pas évité la boue, on a suivi le GR, c'était écrit que nous devions faire aussi ce bout de chemin! Cette fois nous trouvons le bon chemin et très bien indiqué avant Pimbo on tourne à gauchen nous n'avions vu que la bastide tout à l'heure. Nous quittons Monique ici, elle fait le tour du village. Arzac et notre ravitaillement jusque demain matin. Nous serons un peu chargées mais tranquilles. Je bouffe toujours de la semelle, j'espère que mes chaussures iront jusqu'au bout quand même. Une seule pause repas et café sur la place devant le centre d'accueil, nos amies s'arrêtent là ce soir nous ne les reverrons pas avant St jean Pied de Port, si nous les retrouvons! Un petit arrêt à l'école de Fichous, les enfants sont en classes mais les coquilles nous atttendent dans la cour une petite pièce et un grand merci aux enfants! ! La pancarte Uzan est là mais le village est bien loin. Pas très bien indiqué le gîte, pourtant nous avons réservé, l'instituteur nous fait une petite frayeur le gîte n'existe plus, il parlait du municipal heureusement! Pas facile de demander son chemin que des portes closes dans ce village, sauf à la sortie une petite halte et de l'eau fraîche. Mr et Mme Perrenaud, c'est un peu plus loin sur le chemin! Il n'y a persone au gîte, ni chez les propriétaires. Un petit mot sur la porte du gîte: »entrez par la porte du garage ». Nous sommes les premières, nous nous installons et nous prenons la chambre à deux lits du rez-de-chausée. C'est une maison d'habitation que les propriétaires destinait à leurs enfants apparemment pas utilisé, ils ont décidé de faire un gîte pour qu 'elle vive un peu. C'est bien pour le pèlerin. Il fait beau maintenant on a eu chaud aujourd'hui, peut-être que le temps va enfin tourner! Les propriétaires sont deux agriculteurs gentils et réservés.Nous serons seules ce soir. Quand on coupe les étapes on perd ses compagnons du jour.

                  

 

Jeudi 19 Avril 2007. UZAN-ARGAGNON 24km

                  Départ 7h20, dans le brouillard encore une fois,une alternance de petites routes et fe petits chemins, les 30km d'hier se font très vite sentir. On a moins le péchon ce matin!A Arthez, nous retrouvons Rainer et Jean-Pierre,un petit chocolat et un brin de causette et nous voilà reparties. Quelques provisions au petit casino et à la boulangerie très sympatiques, je ne ferais pas de commentaire sur la bouchère, qui ne nous a pas calculé quand nous sommes entrées dans son magasin, ni vues ni connues nous sommes ressorties bredouilles! Nous avons perdus tous nos compagnons!  A côté de l'église d'Arthez une petite place avec un superbe point de vue, on devrait voir les Pyrénées, mais aujourd'hui ce n'est que de la purée de pois!

              

Mais ne nous plaignons pas il fait doux et il y a des bancs! Idéal pour la pause de midi! Nous prenons ensuite le sentier des crêtes, dommage pour le panorama, même si ça se lève un peu, la visibilité reste réduite! Après l'église d'Argagnon, nous suivons la D117 que nous quittons pour prendre la direction de Maslaq, le gîte communal est fermé, nous avons repére le gîte de Cambarrat sur le miam-miam dodo, mais apparemment les indications pour le rejoindre sont erronées. Personne ne semble le connaître! Puis enfin une petite lueur d'espoir, c'est peut-être dans les dépendances du château! Nous rebrousssons chemin et rejoignons la D117, une petite pancarte au ras des paquerettes nous indique le gîte, une belle allée bordée d'arbres sûrement plus que centenaires monte juqu'au gîte! Un gîte à ne pas manquer, tout est au top, le décor, l'accueil.

Nous sommes reçues par une des filles de la propiétaire, celle-ci est allee récupérer un pèlerin à la gare, il part d'ici. Il y a deux petites chambres de 4 lits, penser à réserver s'il vous intéresse! La déco est simple mais recherchée, du bois, des vieux materiaux, des couettes très lourdes, du linge basque rustique et costaud! Nous sommes effectivement dans une des dépandances du château, celui-ci est toujours habité par Grand-maman, le couple qui nous accueille, Isabelle et Nicolas, ont 7 enfants leurs prénoms, un peu desuets, est écrit sur des ardoises sur les murs de la cuisine du gîte, apparemment ils mettent tous la main à la pâte lorsqu'il sont présents! Nicolas fait lui-même les travaux d'aménagement, une belle famille et une rencontre inoubliable sur le chemin! Une peur bleue pour Annie, elle ne retrouve plus sa pochette qui contient tous ses papiers et son argent, sa carte bleue, nous retournons tout en vain, on essaye de joindre les commerçants d'Arthez sans succès, l'adrénaline monte vite, Isabelle nous emmenera en voiture si nous avons besoin, très sympatique! Puis c'est la lumière, la sacoche est accrochée à une planche, là où Annie s'est assise tout à l'heure, mirâcle nous soufflons! Nous n'avons pas pris la demie-pension, mais nous mangeons avec notre compagnon, il s'appelle Phillipe et reprend le chemin, il vient de subir une intervention à la colonne vertébrale! Il veut prendre son temps et arrivé jusque Burgos cette fois-ci! Pour le dessert Isabelle a apporté un enorme clafoutis aux abricots qu'elle nous propose aimablement de goûter il a ete fait par sa fille Calixte. La chartreuse est de retour sur la table, Phillipe ne connait pas et apprécie!Isabelle est styliste et nous montre ses créations, elle décore du linge basque, nous apprenons ainsi que le nombre de rayures sur les torchons corresponde au nombre de provinces basques. C'est tentant et nous ne résistons pas deux torchons chacune, c'est lourd mais quand on aime, on ne compte pas! Puis la cerise sur le gâteau, si l'on peut dire, un tampon fait à la main, un banjo car Nicolas joue du banjo et les rayures ! Isabelle est une artiste, de la gentillesse, de la chaleur, de la générosité au gîte de Cambarrat!


Vendredi 20 avril 2007.Cambarrat-Navarenx 24 

                 Dès que nous sommes réveillées, nous nous rendons compte qu'il va faire un temps superbe aujourd'hui, c'est pas dommage! Une légère brume nous accompagne sur les trois premiers kilomètres! Mais il fait doux et le soleil est vite là! Nous cheminons allègrement sur de jolis chemins bien moins boueux que les jours précédents! Une petite halte à l'imposante abbaye de Sauvelade!

Rainer et Jean-Pierre nous rejoignent comme tous les matins à la meme heure, ils partent plus tard mais nous rattrappent toujours et arrivent les premiers! Ce soir Navarenx, ils vont à l'hôtel, nous, le gîte communal. Il fait chaud, on monte, on descend, on ne croise pas beaucoup de monde. Dans la forêt de Meillin une fontaine avec un petit bassin nous attend, super pour nos pieds échauffés!  

               Miraculeux, l'effet de l'au glacée sur nos pauvres pieds enflés! Plus que quelques kilomètres, le gîte est au centre du village! Ce soir machine à laver et sèche-linge s'impose.   Une petite visiste au marchand de chaussure, j'ai plus rien à me mettre à la fin de l'étapent les ballerines n'ont pas tenu le coup, décidément, pas de chance avec les chaussures sur le chemin! 

                

Une visite au Bearnish Pub s'impose, le propriétaire a fait le chemin en tracteur, et il paraît qu'il faut faire un tour dans ses toilettes, je vous laisse l'effet de surprise! A Navarenx, il y a un petit accueil à l'église pour les pèlerins à 18h30 suivi d'un apéritif. Nous retrouvons donc nos amis à l'église et à l'apéro. Il y a aussi Marcelle et Elisabeth, deux briançonnaises qui vont jusque Orisson. Elles sont dans un gîte privé, mais pas enchantée de l'accueil, elle viendront manger au gîte municipal avec une de leur compagne de chemin qui loge avec nous. Un bon moment de détente. Le repas au gîte est plus mouvementé. Pourtant nous ne sommes que cinq, mais Anne-Marie est un personnage, sympathique mais très remuante et partout à la fois! Elle fait le chemin comme elle vit en sautant du coq à l'ane! Elle a fait Paris-Tours à pied, puis Tours-Le Puy en train, Le Puy- Figeac, elles saute jusque Moissac, car elle doit faire ce tronçon avec une amie au mois de mai, elle interrompra donc son chemin espagnol pour revenir sur Figeac et continuer ensuite, elle remonte par le camino del norte, pas classique! Anne-Marie est une marathonnienne de 64 ans! Chapeau madame!

                       



18/06/2007
6 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 19 autres membres